Pessotto : Je redécouvre la vie

Plus d’un an après sa tentative de suicide, Gianluca Pessotto, désormais team manager de la Juventus, est revenu sur cette tragique période: « J’ai eu un black-out. Ce fut un incident, mais il faut savoir en parler et ne pas avoir peur d’appeler par leurs noms les choses que quelqu’un essaye ou ressent. Si une personne est triste, il est normal qu’elle le dise, si elle est dépressive il est tout aussi normal de ne pas le cacher. On ne doit pas tout réduire à un "se jeter du toît", parce que je pense qu’il s’agissait de quelque chose de bien plus complexe ».

Les raisons qui l’ont poussé à ce geste extrême restent secrètes, mais Pessotto raconte avec plaisir son retour à la vie: « Avant l’incident, la peur de la solitude a fait surface de manière évidente, mais lorsque je me suis réveillé à l’hôpital, j’ai compris que la vie était la chose la plus belle du monde ».

Comment ta vie a-t-elle changé?
« Je me suis mis en tête de recommencer à apprécier les petites joies de la vie. Durant les longs mois passés à l’hôpital, j’ai eu l’occasion de beaucoup réfléchir et de revivre certaines situations. Ce n’est pas rien de resavourer une pizza mangée avec des amis, ou un simple bon moment durant une journée ensoleillée ».

Tu as surtout compris que tu n’étais pas seul ...
« J’ai eu une grande preuve d’affection de la part de ma famille. Mes enfants sont ma sève vitale. Je vis pour eux, et l’idée que j’aurais pu ne plus les revoir ne me passe pas. Je me lève le matin en remerciant Dieu de pouvoir encore voir leur sourire ».

Et ta femme?
« Elle m’a été très proche durant tous ces jours durant lesquels je me trouvais entre la vie et la mort, et elle a été exceptionnelle, tout comme les autres personnes. Elle a affronté des moments très difficiles, et au-delà des problèmes qu’il y a eu entre nous, elle a eu un rôle fondamental dans la première phase de ma rééducation. Et puis elle reste toujours la maman de mes enfants ».

D’autres personnes ont eu une pensée pour toi …
« L’affection des gens a été incroyable, tout comme l’affection du monde du football, je ne les remercierai jamais assez. Une accolade, une parole douce, une caresse, toutes des belles choses. On imagine avoir beaucoup d’amis, mais c’est seulement lorsqu’on souffre qu’on se rend compte combien ils le sont. La plus belle chose a été l’affection que j’ai reçue lors de mes déplacements dans les stades avec la Juventus. Après un mois et demi passé en salle de réanimation, tout a une autre saveur, et ce fut très beau de savoir que les gens qui ne supportaient pas la Juve avaient prié pour moi ».

Une des ces personnes a été Montero …
« Je suis allé le trouver à Noël pour le remercier et, dans un certain sens, ma renaissance a débuté lors de la nouvelle année, justement après ce voyage en Uruguay. Je sortais d’à peine un mois de clinique, mais je voulais absolument aller trouver Paolo. Il y a une grande amitié entre nous. Mais je ne veux pas oublier Zambrotta, Camoranesi, le soutien des joueurs du Milan à l’occasion du trophée Berlusconi en janvier et puis la visite de Lapo lorsque j’étais encore hospitalisé. Le plus beau geste a été celui de l’équipe: elle m’a offert le maillot numéro 7 qui n’avait pas été attribué ».

Et aujourd’hui, comment est la vie de team manager?
« Ca me convient très bien d’être le Gigi Riva de la Juventus. Faire le lien entre la société et l’équipe est important, parce qu’on doit tester en continu les humeurs du vestiaire, filtrer les problèmes et, si c’est nécessaire, absorber certaines choses. C’est un beau poste, qui me permet encore de fouler l’herbe du terrain, même si j’ai découvert une partie de la vie du monde des affaires que je ne connaissais pas, étant donné qu’avant j’allais seulement dans les bureaux pour signer des contrats ».

Aimerais-tu entraîner un jour ou devenir directeur sportif?
« Ca me plairait de m’occuper du mercato, étant donné que je participe déjà aux négociations. Mais je ne saurais pas ne plus être proche du terrain. Je n’écarte cependant pas l’hypothèse d’entraîner. Je m’étais inscrit à des cours, mais je devrai bientôt subir une intervention chirurgicale au pied droit, je suivrai donc ces cours l’année prochaine ».

Comment êtes-vous parvenus à convaincre Buffon ?
« J’ai moi aussi eu quelques entretiens avec Gigi, mais ce fut un travail de groupe. Au moment de décider, il s’est passé quelque chose en lui. Et puis, c’est un garçon intelligent et sensible ».

Il y a cependant encore du travail. Les futurs de Trezeguet et Camoranesi sont incertains, Nedved est indécis, seul Del Piero vous suit inconditionnellement …
« Et ce dernier est un signal important qui prouve comment la société essaye de bien faire les choses. Je le répète, le signal tangible a été la décision de Buffon d’adhérer au nouveau projet, et, au final, ceux qui ont des doutes pourraient eux aussi suivre Gigi et Alex. L’important est qu’il y ait un projet, et le fait qu’après le départ de Deschamps nous ayons immédiatement choisi un autre entraîneur est un signal important. Et maintenant, avec Iaquinta, Almiron et Tiago, nous nous sommes renforcés ».

Quelle idée t’es-tu fait du Calciopoli ?
« Jusqu’à il y a quelques semaines, avant que l’Inter remporte le scudetto, je me sentais encore champion d’Italie, parce que la Juventus a prouvé sur le terrain qu’elle était plus forte dans la tête et dans le cœur, personne ne pourra nous retirer le titre de l’année dernière. Moggi? D’un point de vue professionnel, ça aura été important de l’avoir comme dirigeant. En onze ans passés à la Juve en tant que joueur, il y a eu des moments positifs et négatifs, et il n’a jamais manqué l’occasion de nous soutenir, surtout lorsque nous étions blessés. Certes, il a commis quelques erreurs, peut-être qu’il aimait un peu trop parler au téléphone. Mais la vérité est que la Juventus a payé plus que les autres sociétés. Nous l’avons accepté et nous sommes repartis. D’une grande manière … ».

emouvant...

c'est un personne tres tres bien,et ca me rapelle a quel point l'année derniere a été noire pour nous avec la serie b,le scandale,la tentative de suicide de pessotto,la mort des deux jeunes primavera et la mort du magaziniere...la pire année de l'histoire de la juve...

gonzito a écrit:c'est un personne tres tres bien,et ca me rapelle a quel point l'année derniere a été noire pour nous avec la serie b,le scandale,la tentative de suicide de pessotto,la mort des deux jeunes primavera et la mort du magaziniere...la pire année de l'histoire de la juve...

Et la pire année reste à venir pour les autres équipes de Série A

ils voulaient nous tuer et au contraire on est encore plus forts mentalement que si on etait pas descendus...ils se sont tirés une balle dans le pied!